Aux abords de la capitale tchadienne, se dresse une imposante structure de béton qui était censée être un hôpital moderne au service des milliers d’habitants de “Chadar Talata” et des quartiers voisins. Mais aujourd’hui, on n’y entend ni la voix des médecins ni le bruit des équipements médicaux ; seulement le murmure des nuits froides et les pas des sans-abri qui ont fait des recoins abandonnés leur refuge.
C’est l’histoire d’un projet ambitieux qui a échoué, se transformant en un double symbole : un échec dans l’achèvement des infrastructures de base et une aggravation du problème des sans-abri dans le quartier.
Des habitants affirment que les travaux de construction de cet établissement ont été interrompus il y a des années, laissant derrière eux un bâtiment sans fenêtres ni portes, juste d’immenses structures de ciment. Alors que les responsables évoquent un “manque de financement”, les citoyens y voient la preuve du gaspillage des ressources dans un secteur de la santé déjà en grande difficulté.
Avec l’augmentation des fardeaux économiques, des défis sécuritaires et environnementaux à N’Djamena, le nombre de personnes sans abri a grimpé en flèche. Ces individus, en particulier les familles pauvres et les enfants mendiants, ont trouvé dans l’hôpital inachevé un refuge contre la chaleur du jour et le froid de la nuit.
La structure abandonnée devient un lieu où les risques sécuritaires et sociaux augmentent en raison du manque de surveillance, exposant ses occupants à une exploitation et à des violations accrues.
Les résidents de “Chadar Talata” lancent un appel pour la reprise du projet et l’établissement d’un plan clair et calendaire pour achever la construction et l’équipement de l’hôpital, afin qu’il puisse entrer en service et répondre aux besoins sanitaires urgents du quartier.
L’hôpital abandonné de “Chadar Talata” reste un témoin amer du fossé entre les promesses de développement et la réalité du sans-abrisme au cœur de la capitale.




